Initiation alpinisme au Glacier du Tour
Pour démarrer la saison 2010-2011, mon ancien club d'escalade à Chaumont,
génération roc, a organisé
une sortie initiation alpinisme. Direction donc le glacier du Tour, sur le flanc nord du Mont Blanc.
Objectif de la sortie : atteindre la petite Fourche (3520m) pour découvrir la progression en glacier.
C'est d'un niveau F/II (facile, parcours moyennement long, sans danger objectif), donc accessible à tous.
Il s'agit d'avantage d'une randonnée glacière que d'alpinisme à proprement parler.
Le piolet n'est pas nécessaire à la progression (le prendre quand même!), mais
ne serait-ce que pour s'habituer à l'altitude, il vaut mieux ne pas commencer sur des voies plus difficiles.
Pour ma première sortie sur un glacier, j'avoue même en avoir bavé, mais çà, c'est la suite.
Refuge Albert 1er -
Sommet de la Petite Fourche -
Photos souvenirs -
1ère étape, le refuge Albert 1er (2706 m)
Avant même le départ, il faut préparer le sac. Il faut prévoir le strict nécessaire car il faut tout porter sur plusieurs kilomètres.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que je n'ai pas été très bon dans cet exercice.
La peur de manquer? Peut être, mais en tout cas, j'avais des réserves en gateaux, et boissons. Idem pour préserver la nature.
Il faut un sac poubelle : pas de soucis, je prend le rouleau (là c'est de flemme d'en détacher un).
Pour lutter contre le froid, j'avais aussi une polaire en rab'. Bon celle-là aura servi... à un pote!
Arrive enfin le jour du départ. Direction Chamonix pour la location du matériel puis le village du Tour.
Le début n'était pas trop dur : pour rejoindre le col de Balme (2191m), nous avons télécabine+télésiège...
quelques kilomètres apréciablement économisés, car la suite s'est révélée plus difficile!
Première étape : rejoindre le refuge Albert 1er (2706m). Plus que les 500m de dénivelé, c'est les 5 Km de randonnée
avec des chaussures à semelle rigide qui m'on fait souffrir. C'est nécessaire pour y attacher les crampons, mais niveau confort,
disons qu'il vaut mieux être habitué (et en location, on n'a pas toujours les meilleurs modèles).
Après 2h de marche j'étais enfin arrivé, avec un peu de retard sur le groupe. J'allais enfin pouvoir m'alléger en consommant
une partie de mon surplus à l'apéro. L'ambiance est très sympa et le soleil est au rendez-vous, bref, une fin de journée bien agréable.
C'est le moment d'en profiter, sans abuser. En effet, avec l'altitude, l'apéro peut être traitre, comme en témoignerait l'un de nous.
"Fatigué" pour la soirée, il n'aura même pas pu prendre son repas, et malgrès cette "sieste", le réveil allait être difficile le lendemain matin.
Il faut en effet bien dormir pour attaquer la prochaine journée avant le lever du soleil car le départ est prévu à 5h30!
2ème jour, la Petite Fourche (3520 m)
Le lendemain, tout le monde est donc prêt à attaquer le sommet à 5h30... euh 6h15 :/
Malgré ce contre-temps, il fait encore nuit et le départ se fait donc à la frontale.
Cette fois, les crampons sont chaussés, et c'est sur le glacier que les 800m de dénivelés se feront, initialement avec une cordée de 3
et deux cordées de 2. Les consignes de sécurités données, le départ se fait sans encombre jusqu'au lever du soleil.
C'est le moment où je me suis séparé de ma polaire "en trop". Après avoir perdu une soirée, l'apéro se paie aujourd'hui d'une grosse
méforme et d'un coup de froid obligeant un retour au refuge. la cordée de 3 se transforme en cordée de 2
(peu éloigné, il saura retrouver son chemin seul).
Au bout de quelques heures, le Soleil dépasse les cimes de montagne, et le flanc opposé change de couleurs... magnifique!
Puis, c'est la petite Fourche qui apparait : l'objectif est maintenant visible :), bon pour le moral (et il m'en faudra plus tard).
En effet, au bout de quelques heures, manque d'air, fringale, condition physique sans doute pas au top au retour de l'été...
Les excuses ne m'ont pas manqué pour tenter d'expliquer mes difficultés. Un paquet presque entier de pailles de Lu ®
est alors venu à ma rescousse, et le reste c'est fait au courage. Les grandes étendues vierges ne permettent pas facilement
de se rendre compte du chemin qu'il reste à faire. Les paysages sont majesteux, mais on se sent bien petit au milieu.
C'est une difficulté de plus quand on est fatigué, tant l'impression de grandeur peut faire douter que l'objectif se rapproche réellement.
Après une bonne heure de lutte physique et mentale, je suis arrivé enfin au pied de la Petite Fourche.
De cette bataille contre moi-même, est né un surplus de motivation me permettant l'ascension finale malgré les douleurs
et la fatigue (on me voit parcourir les dernier mètres d'escalade sur la vidéo... les grimaces ne sont pas simulées).
Enfin le sommet : la vue est superbe, on a l'impression de dominer le paysage, le soleil réchauffe... Une vrai récompense!
Pour le retour, c'est le même chemin, sauf que cette fois, ça descend! Et là, c'était d'un seul coup beaucoup plus facile :P.
Il devient plus facile de profiter du paysage, de discuter, prendre des photos...
Bien qu'ayant apprécié l'excursion, c'est avec soulagement que je retrouvais le refuge vers 13h.
Mais je commis une erreur quasi fatale : enlever les chaussures qui me faisaient atrocement mal...
Les remettre pour le chemin du retour a en effet été un véritable supplice! Et cette fois, malgré le dénivelé négatif (en moyenne),
ce fut encore un long moment difficile à passer (et seul cette fois).
Lorsque je retrouvais enfin le groupe arrivé depuis un moment, j'étais pour de bon délivré cette fois. A voir leur sourires,
je devais vraiment porter la fatigue sur moi.
Au final, je retiendrais qu'il vaut mieux bien être préparé pour un telle expédition. Malgré toutes ces belles images en tête,
je ne peux les séparer de la difficulté à laquelle j'aurais dû faire face... mais je l'ai fait! Ce qui méritait bien 3 boules de glaces
à Chamonix après avoir rendu le matériel :)
Photos & Vidéo