Histoire des échecs

L'histoire d'un jeu, c'est avant tout l'histoire de ses plus illustres champions. Les jeux de stratégie plus particulièrement peuvent passionner les foules initiées, différents styles pouvant mener à la victoire. L'histoire du jeu d'échecs peut donc se concevoir à deux niveaux : Adoptant sa forme moderne pendant la Renaissance, les évolutions qui l'ont mené jusque là font remonter ses origines bien plus loin dans le temps, avec des débats parfois passionnés à son sujet.
La théorie du jeu a elle aussi évolué après 5 siècles de pratique. La manière de jouer et voir le jeu ont forcément évolué, les différents champions bénéficiant toujours de l'expérience de leurs prédécesseurs. Les plus illustres ont su apporter des idées nouvelles, contribuant à une maîtrise toujours plus fine du jeu. Les styles "romantiques", "classiques", "hypermodernes" et "modernes" ne reflètent donc pas uniquement la manière de jouer mais aussi et surtout la compréhension globale du jeu accumulée jusqu'alors par les grands maîtres. Dans la frise ci-dessous, je me suis permis un découpage plus personnel de ces 4 périodes habituelles, pour mieux cerner les changements intervenus dans la pratique et la compréhension du jeu.

Un survol de la frise vous donnera une présentation du chapitre qui lui est lié.

Les origines du jeu

Le jeu d'échecs a été élaboré en Europe pendant la Renaissance. Mais il n'est pas une invention à proprement parler : Il résulte de l'évolution d'anciens jeux aux origines difficiles à assurer. Aux côtés des nombreuses légendes contant sa création, des recherches archéologiques semblent trouver les origines du jeu en asie centrale, probablement dans le nord de l'Inde.
La "préhistoire" du jeu des échecs

Sans système de notation, les 1ers siècles de pratique ont livré peu d'archives. Dans les quelques fragments de parties ou de rares manuscrits rescapés, seules des phrases assez lourdes décrivaient les coups. Philippe Stamma introduisit la notation algébrique dès 1737 dans ses célèbres recueils d'études, mais elle ne s'imposa que beaucoup plus tard, la faute aux champions de l'époque qui utilisaient encore une notation pompeuse.
L'ère romantique

Ce n'est qu'à partir du XIXème siècle que nous disposons encore aujourd'hui de nombreuses (et complètes) transcriptions de parties. La révolution industrielle aidant, les tournois et matches internationaux se font aussi plus fréquents.
C'est la période préférée de nombreux amateurs grâce au style très direct des "joueurs de café" qui se risquaient aux combinaisons les plus improbables (parfois très douteuses).
La période classique

Jusqu'alors, l'attaque avait la part belle et on se souciait peu de la défense. Mais Wilhelm Steinitz allait révolutionner le petit monde des échecs, en posant ce qui est depuis la base de la théorie moderne. Les considérations positionnelles deviennent aussi importantes que la tactique, et il faut désormais un jeu plus précis et mieux construit pour venir à bout d'une défense plus coriace.
L'école "hypermoderne"

Avec le succès des principes classiques, il faut louer l'inventivité des maîtres de l'entre deux guerres pour avoir su les remettre en cause avec des conceptions nouvelles voire opposées. Elles allaient avoir du mal à s'imposer au début, mais appliquées avec plus de mesure, finirent par grandement enrichir et dynamiser un style classique devenu parfois austère.
"L'âge d'or des échecs"

Ayant synthétisé les révolutions classiques et hypermodernes, la technique des maîtres s'affine désormais d'avantage par une étude analytique très approfondie des ouvertures. Les variantes répertoriées dans les encyclopédies d'ouvertures se multiplient, et vont toujours plus loin vers le milieu de partie. C'est à cette période que les échecs atteignent leur apogée avec en point d'orgue les 2 plus célèbres confrontations de l'histoire entre Spassky & Fischer, puis Karpov & Kasparov!
L'époque "informatique"

Après 1 siècle d'étude méthodique des ouvertures, les nouveautés se font toujours plus rares, et la théorie inchangée depuis la guerre est assimilée par un nombre croissant de maîtres, d'où le taux de parties nulles très élevé au niveau professionnel.
Mais ce qui marque surtout cette période, c'est l'émergence des ordinateurs : la défaite de Kasparov contre Deeper Blue en 1997 fut presque un choc. Aujourd'hui, les programmes se révèlent redoutables même sur des machines usuelles, entraînant de plus en plus suspicions de triches dévaluant le jeu auprès du grand public.
Pour un aperçu condensé et plus ludique, voici en seulement 2 pages l'histoire des échecs, racontée par Achile Talon :
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